Aujourd’hui, on en est sûr : le mémoire va faire l’objet d’une réforme. Mais laquelle : suppression pure et simple, remplacement par une autre épreuve ? Qui sera concerné ? Marianne, jeune notaire stagiaire, nous fait part des bruits de couloir, entendus ici et là…
On aura tout entendu ces jours derniers quant à l’avenir du mémoire ! Pour certains, le mémoire pourrait être supprimé : dès l’obtention des 4 semestrialités, on serait diplômé notaire. D’autres proposent de le remplacer par une 5e semestrialité, au cours de laquelle les étudiants se formeraient à la comptabilité, à la gestion, mais aussi au management et à la déontologie (tentant !)… Autre solution, moins convaincante : le mémoire deviendrait facultatif et remplacerait la semestrialité « correspondante ». Par exemple, le notaire en herbe qui choisirait de rédiger un mémoire sur la société européenne serait exempté de la semestrialité « droit des affaires ». Mais est-ce bien sérieux ?… Toujours dans le même esprit, quelques-uns proposent que le titre de docteur en droit soit remis aux courageux soutenant leur mémoire ! Ce serait un peu comme une récompense, et là, j’avoue être perplexe. Comment réagiront nos « collègues juristes » ayant rédigé une thèse (après avoir passé un DEA et effectué des recherches pendant plusieurs années parfois), lorsqu’on leur expliquera que la soutenance du mémoire permet également de bénéficier du titre de docteur en droit ?
Dans le flou
Dans chaque fac de droit de France, chacun se demande s’il sera obligé de le faire, ce mémoire, et s’interroge sur l’entrée en vigueur de la réforme. « Il faudrait une validation ministérielle », un « décret d’application », entend-t-on ici et là. C’est le flou artistique ! Quant à la rétroactivité de la réforme, elle s’appliquerait « jusqu’aux promos de 1996 ». Mais s’agit-il des promos de DESS ou de DSN 2e année ? Le symposium du 14 mars dernier, dont les jeunes attendaient beaucoup, n’a pas su lever nos incertitudes et les interrogations demeurent. Désemparés, certains étudiants de 2e année de DSN qui veulent être rapidement diplômés, préparent leur mémoire, estimant qu’au mieux, ils seront également docteurs en droit ! Et qu’au pire, ils seront notaires avec un diplôme qui ne leur sera pas donné « au rabais » puisqu’ils auront soutenu un mémoire. Car, le métier de notaire ne nécessite-t-il pas de savoir rechercher et rédiger ? La suppression du mémoire justifie-t-elle qu’on propose aux étudiants de contourner certaines semestrialités ? Ne doit-on pas garder un peu de rigueur si l’on ne veut pas se voir reprocher d’avoir notre diplôme dans une pochette-surprise ?
L’avenir nous le dira…