L’ancien président du CSN (et ancien ministre du Budget) Alain Lambert, président UMP du Conseil général de l’Orne, s’est vu confier, il y a plusieurs mois, avec Claude Boulard, maire PS du Mans, une mission relative à la simplification des normes applicables aux collectivités territoriales. Ils ont remis leur rapport au gouvernement le 26 mars. Réactions.

Il m’avait impressionné, lorsque, président de la Chambre des notaires de l’Ain, accompagné de quelques confrères, je l’avais rencontré à l’Assemblée nationale dans son bureau. Son épouse qui assurait une partie de son secrétariat, nous avait montré son agenda, lequel nous avait révélé des journées de travailleur infatigable. Je menais alors de front mon étude et la présidence, comme la plupart d’entre nous. Mais lui, Alain Lambert, conduisait son étude, le budget de la Nation et la présidence du Conseil supérieur du notariat. Il y eut un cas un peu comparable avec Luc Dejoie, le père de nos confrères. Lorsque je pense à eux, j’ai envie d’écrire : « Respect » ! Puis Alain Lambert a, peu à peu, disparu des colonnes des journaux nationaux… Bref, pour moi, il n’était plus qu’un bon souvenir, celui d’un homme de qualité, efficace, ayant représenté le notariat avec brio et que j’avais croisé dans des circonstances dont tout notaire se souvient.
C’est la lecture du Figaro, sous la plume de François d’Orcival, qui l’a fait resurgir ainsi qu’il suit : « Trop de loi tue la loi. La droite l’avait tenté ; la gauche peut-elle réussir ? Deux parlementaires ont rédigé ensemble un rapport sur « l’inflation normative » remis le 26 mars au Gouvernement… soufflant au chef de l’Etat et au Premier ministre l’idée du « choc de simplification » mis à l’étude le 2 avril. »
J’avais trouvé l’idée bonne (les mesures pragmatiques sont tellement rares chez nos gouvernants), mais le fait qu’un ancien notaire en soit l’auteur était encore plus appréciable ! C’est plutôt rassurant quant à l’influence de notre profession sur la politique du pays et sur la qualité de nos rares élus notaires.
Dans son article, François d’Orcival rapporte que, pour Lambert et Boulard, « La mobilisation en faveur de la création de richesses implique de réduire la place des contrôleurs au profit des créateurs ». Et de conclure : « N’est-ce pas trop beau pour devenir vrai ? ». Doit-on pour autant demander à Alain Lambert de revenir dans le notariat pour réduire les contrôles afin de développer l’innovation ? Je laisse aux confrères lecteurs en activité le soin d’en décider. Une chose est sûre, contrôler moins, mais mieux serait efficace, et anticiper en poussant une véritable enquête approfondie sur le candidat notaire plutôt que de découvrir tardivement ses failles, serait encore plus efficace !