Pour Marianne, les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Finis les doutes et la désillusion (Notariat 2000, n°486) ! La soutenance de son mémoire lui a permis de « retrouver la foi » et de croire à nouveau en sa vocation…
Je suis superstitieuse ! C’est pourquoi, j’ai sciemment choisi de soutenir mon mémoire un vendredi 13. Après plusieurs mois de « labeur », de nombreuses relectures pour traquer la moindre faute, quelques nuits agitées, ça y est ! Je n’ai presque plus peur de parler publiquement de mon travail. Ma famille et mes amis sont tous venus pour me soutenir. Un bus a-t-il été spécialement affrété pour l’occasion ? Avant de commencer la présentation de mon travail, mon stress est à son paroxysme. J’ai toutes les peines du monde à m’empêcher de trembler. J’essaie de me convaincre : « Ce n’est pas pire que lors d’un rendez-vous, allez, détends-toi ! ». Et je me lance… Le jury, composé de deux notaires, m’écoute attentivement. Il me fait part de ses appréciations. Puis, vient le tour de mon Professeur… Alors que je m’attendais à un tsunami de remarques, je reçois une pluie de lauriers ! On me félicite sur mon impartialité (alors que mon sujet invitait à prendre parti), sur le fait d’avoir trouvé une solution à chaque problème rencontré. On me dit que je mérite d’être notaire, on me répète que, non, ce vendredi 13 n’est pas un jour de chance, mais l’aboutissement normal d’un long travail ! Je n’en crois pas mes oreilles. Viennent ensuite les solennités : « Vous allez être officier public ministériel ». C’est monumental, presque émouvant ! Je me sens investie d’une mission, et à ce moment, je n’ai qu’une envie : être digne de tout cela ! Obtenir son diplôme supérieur de notariat, c’est la consécration de longues années d’études (dans tous les sens du terme), mais aussi un accomplissement, comme une récompense attendue depuis des années ! Cela peut sembler naïf, voire attendrissant, mais je n’arrive toujours pas à réaliser. Enfin, je suis diplômée notaire ! Je ne sais pas si nous nous orientons progressivement vers un corps de métier grâce à notre apprentissage et à nos expériences successives, ou s’il est vrai que nous naissons tous avec une vocation, mais après tout, je veux bien croire encore un peu à cette dernière théorie…