« Je venais d’arriver à Cannes pour assister au Congrès. Après 800 kilomètres de route, je pénétrai enfin dans ma chambre d’hôtel et m’allongeai sur le lit… Je fis un rêve…
Soudain, surgit devant moi un confrère, « internotarialement » connu, écumant « contre les notaires individuels qui mettent en péril les règles de l’authenticité », le président du CSN en personne… ! Prompt à réagir malgré ma surprise, je défendis ardemment les humbles et fragiles notaires de mon espèce.
Mon agresseur, me força alors à déclarer des soupçons ; me lança une taxe pour caser les stagiaires dans les riches offices ; me battit d’un plan de nommage désignant les assistants par des numéros… Il me harcela aussi de mille autres manières qu’il ponctuait de jurons (« communication », « technologie », « management ») afin de vaincre mes pauvres réflexes juridiques pétris de bon sens humaniste.
J’encaissai les coups, passant vraiment un sale quart d’heure… avant de parvenir, enfin, à lui échapper. Croisant une consoeur dans ma fuite, je lui narrai mon incroyable aventure. La consoeur s’offusqua avec moi d’un tel comportement, m’assurant que c’en était trop et que ça ne pouvait plus durer, jurant que ce coup-ci il faudrait parler et agir ensemble pour changer les choses !
Je me réveillai brusquement en entendant ces derniers mots. En effet, dans mon cerveau de rêveur, mon inconscient – fort mal au courant de la réalité notariale – venait de céder le pas à la logique de ma conscience éveillée, bien mieux informée d’un notariat où elle sait qu’il n’existe pas d’instance nationale où l’on écoute la base avant d’appliquer les décisions. Apaisé néanmoins après ce vilain cauchemar, je m’assoupis de nouveau. Je fis alors quelques rêves délicieux… »