Marianne est toujours notaire assistant. Certes, elle aime son travail, mais sa vocation première est d’exercer pleinement sa mission de service public, c’est-à-dire d’être un « vrai notaire », qui authentifie ses actes. Elle souhaite changer de statut, l’impatience la gagne.

 

Analyser les dossiers, conseiller les clients, rédiger des clauses « sur mesure », recevoir avec affabilité et tout expliquer avec des termes compréhensibles pour les néophytes du droit, être toujours disponible et, même, faire les formalités d’actes compliqués… J’adore ! Je suis passionnée par mon travail, je suis heureuse de faire quelque chose qui me plaît professionnellement. Pourtant, j’aimerais vraiment passer à la vitesse supérieure, car j’ai parfois la désagréable impression de plafonner.

 

A l’étude, je gère tout

Souvent, je me dis que je suis capable de m’installer. À l’étude, c’est moi qui prends les appels pour les nouveaux dossiers, qui demande les pièces, qui rédige les actes aussi variés soient-ils, qui gère les virements, qui reçoit les clients (en ma qualité de clerc habilité), qui m’occupe des formalités et des soldes de comptes, qui me rends aux rendez-vous extérieurs… D’ailleurs, je déteste m’entendre dire, à la fin d’un dossier : « Vous direz merci à Maître X » (Maître X étant mon patron), alors qu’il n’a rien fait. Bien sûr, il ne s’agit pas de mes clients, mais de ceux de Maître X. Néanmoins, j’ai géré complètement le dossier.

 

S’installer, oui mais…

Souvent, je consulte les annonces dans les revues juridiques ou sur le site de notariat 2000. Elles sont peau de chagrin. Reste le concours de création d’offices. Les candidats y affluent. Cette année, on comptait 21 études à créer pour plusieurs centaines de candidats ! Et on tente de se rassurer : « Après le baby-boom, le papy-boom »… Mais quand est-ce que cela va être notre tour ? Le notariat n’est pas capable d’accueillir ses diplômés notaires. Ceux qui prônent le développement de la profession sont-ils certains de vouloir ouvrir leur capital ? Quand allons-nous pouvoir commencer notre vraie carrière de notaire ? Devons-nous nous préparer à rejoindre les rangs des banquiers, avocats, assureurs, conseils, solicitors ? Mesdames et Messieurs les notaires, votre ouverture aux jeunes, et par là même l’avenir de notre profession, est entre vos mains.