La bulle immobilière continue à bien se porter. Elle commence toutefois à donner des signes de faiblesse car elle n’est plus nourrie…
Il y a quelques années, devant l’atonie de l’économie mondiale, les banques centrales, notamment la FED et la BCE, ont baissé fortement les taux d’intérêt à 1 % pour la première et à 2 % pour la deuxième. Cela a provoqué un boom dans la construction qui a fortement dynamisé le reste de l’économie. Il a eu pour effet secondaire de générer une hausse de l’immobilier.
Depuis, les banques centrales ont relevé leur taux. Et selon les termes du président de la BCE, ils sont devenus « neutres » pour l’économie. Néanmoins, les bulles immobilières créées aux États-Unis et en Europe ont subsisté. Quid de l’avenir ?
C’est aux États-Unis où la FED joue le rôle directeur en matière de taux, qu’ont commencé les premières défaillances dans les prêts immobiliers (les “subprime” ou prêts à risques). Le point d’orgue est intervenu avec la chute mondiale des bourses de valeurs, un assèchement brutal des liquidités des banques et une rapide intervention des banques centrales pour éteindre l’incendie.
En France, la bulle immobilière est minée par d’autres paramètres, les deux plus importants étant :
• le découplage depuis 10 ans entre les revenus des salariés et des retraités (2,5 % par an pour les salaires et 1,5 % pour les retraites), soit 25 % pour les salaires et 15 % pour les retraites alors que la hausse de l’immobilier a dépassé les 100 %.
• la hausse généralisée de tous les secteurs de l’immobilier. L’immobilier des années 1970 et plus précisément les barres d’immeubles ont vu les prix monter grâce aux taux d’intérêt très bas. La valeur de ces immeubles a doublé, sans aucune création de richesse. Pour faire simple, les emprunteurs se sont engagés sur 30 ans là où leurs parents payaient en 15 ans et leurs grands-parents en 10 ans, l’inflation étant pour ces derniers la principale composante du remboursement. Face à cette situation, quelle est l’opinion qui prévaut actuellement ?
Curieusement, les différents acteurs de l’immobilier prédisent un atterrissage de l’immobilier en douceur. Méthode Coué ? Quant à l’éclatement de la bulle, les spécialistes interrogés expliquent qu’il est certain, mais qu’on ne peut prévoir ni sa date, ni son importance…
1. Lire article du même auteur, « Bulle mobilière, bulle immobilière », paru en avril 2006, dans N2000 n°474.