Toute la profession notariale est en quête de démarche qualité. Cette sorte de « Graal » qui trouve sa parfaite expression dans la DQN, vise à offrir à nos clients un service performant et irréprochable. Il implique également les collaborateurs, à qui il convient d’apporter une attention toute particulière, lors des fameux entretiens d’évaluation…
Les collaborateurs sont, en définitive, les premiers producteurs d’actes. Ce sont également eux qui sont, très régulièrement, en contact avec la clientèle. D’où la nécessité de s’y intéresser. Objectif noble qui trouve son illustration au travers des entretiens d’évaluation. Si l’objectif de ces entretiens peut facilement être compris, leur perception varie selon les personnes et les études, ce qui en relativise fortement l’impact et l’efficacité. Morceaux choisis et idées préconçues…
“C’est comme passer au tribunal”
Les collaborateurs peuvent craindre ce rendez-vous, pourtant destiné à valoriser leur parcours et définir leur évolution future au sein de l’étude. Recevoir un collaborateur à trois ou quatre notaires peut facilement donner l’impression d’un « passage devant un tribunal notarial ». L’objectif louable d’une discussion libre peut être alors allègrement raté. Pour éviter tout souci, le collaborateur peut avoir tendance à confirmer que tout va bien et qu’un statu quo s’impose. Situation qui pourrait arranger certains notaires, mais est-ce le but recherché ?
“C’est un gadget de plus qu’on nous impose”
L’entretien d’évaluation agace bon nombre de notaires, ils vivent mal cette « obligation supplémentaire » qu’on leur impose. Que de temps perdu à passer avec des collaborateurs qu’ils connaissent par définition puisqu’ils passent toute la journée dans les mêmes locaux qu’eux ! Quant à leur situation, ils la connaissent très bien puisqu’ils ont été des collaborateurs bien avant eux ! Reste la « sacro-sainte peur » de la revendication. Pensez donc ! Il ne manquerait plus que le collaborateur réclame de la formation (donc des absences !), une progression dans l’organigramme de l’étude (encore des problèmes de personnel à gérer et des susceptibilités à ne pas froisser) ou, pire encore, une augmentation ! L’horreur…
“Pas le temps de faire du social”
Dans le notariat comme ailleurs, il y a « les éternels pressés ». Ces notaires, pour qui la vie passe à 200 km/h, n’ont pas le temps de faire dans le social. Jusqu’au soir où, profitant de la présence tardive d’un collaborateur, ils finissent par craquer. Sans aucune préparation (« pour quoi faire ? »), ils font un entretien rapide, « vite fait bien fait ». À la fin de l’entrevue, ils retournent généralement chez eux avec le sentiment du devoir accompli, laissant derrière eux un collaborateur stupéfait d’avoir, en 5 minutes, vaguement exposé sa situation et bredouillé quelques pistes pour l’avenir. Bien sûr, tout ceci n’est que fiction, me direz-vous. Mais en êtes-vous vraiment convaincus ? Et si la réalité était autre ?