Et si, à l’instar du cinéma qui attribue ses « César », le notariat délivrait ses « Marianne » pour mettre en exergue les actions (ou inactions) les plus significatives dans diverses catégories ? Les nominées seraient nos structures professionnelles, pérennes ou spontanées, qui ont pour vocation d’œuvrer pour le bien commun. Qui serait alors à l’affiche de l’édition 2013 ? Palmarès non exhaustif…
Marianne de l’espoir
Au Mouvement Jeune Notariat…
Un vent frais et vivifiant souffle du côté du MJN qui vient d’élire une femme à sa tête ! A peine élue, Martine Amsellam-Zaoui a annoncé la tenue, courant 2013, d’un « forum sur l’installation », ce dont on ne peut que se réjouir. Espérons que le CSN sera partie prenante de la manifestation et échappera ainsi au « prix citron » ! En effet, l’augmentation du nombre de notaires « de plein exercice » est toujours au point mort. La révision des contrats régionaux d’adaptation structurelle n’a, semble-t-il, pas tenu toutes ses promesses. Comment peut-on encore admettre que l’implantation de certains offices oblige ses titulaires à jouer les représentants de commerce, durant une bonne partie de la semaine, pendant que des territoires (à fort coefficient de richesse) restent « chasse gardée ». Quand mettra-t-on en place une véritable « prime à la casse » pour les études, intrinsèquement non viables ?
Marianne de la détermination
AU CSN…
Depuis 2 ans, la force de frappe du notariat semble s’être renforcée : l’acte authentique électronique a pris son envol. L’avenir technologique s’inscrit, définitivement, dans le « sans papier ». La 63e session de l’Assemblée de Liaison a fait preuve de pédagogie pour faire entrer les confrères dans l’ère numérique. Il y a, dans la démarche, ce côté ludique « jeu vidéo » qui séduit les plus jeunes, mais surtout nos clients. N’est-ce pas l’essentiel ? D’autant que l’on ne peut qu’être rassuré : le Micen (contrairement à d’autres lignes Maginot, comme l’Elysée ou le Pentagone !) est, nécessairement, à l’abri de toute cyber-attaque !
Marianne de l’anticipation
Au congrès national…
Les promoteurs successifs du congrès des notaires de France se repasseraient-ils la boule de cristal ? Car, il faut bien constater que les thèmes choisis (au minimum 2 ans à l’avance) cadrent, fort bien, avec le contexte, dans lequel ils viennent à être développés. En 2013, les confrères sont invités à s’intéresser à leurs élus, dans la perspective du 109e congrès qui a pour thème les « propriétés publiques » (Lyon, 16 au 19 juin). « 95 % des collectivités publiques n’ont aucun contact avec un juriste ! » nous dit-on. Le constat est effarant ! N’est-ce pas le moment opportun (si ce n’est déjà fait) pour se rapprocher des élus locaux, leur expliquer les règles d’urbanisme, accompagner les projets d’infrastructures… et devenir, à terme, « l’interlocuteur naturel de l’élu » ? Dans un hexagone champion du monde du nombre d’élus au km2 et alors que les ventes se tassent, un créneau de proximité s’offre à l’homme du contrat. A nous de jouer !
Marianne de l’innovation
A la Chambre de Paris…
On a beaucoup parlé de cette compagnie, ces derniers temps, avec le lancement officiel, fin janvier, du Centre de Médiation des Notaires de Paris (CMNP) qui représente, sans conteste, un évènement majeur pour la profession dans son ensemble. Mais cette initiative ne doit pas cacher les autres. La Chambre des notaires n’a-t-elle pas toujours été « un laboratoire d’idées » ? Elle mérite un coup de chapeau pour la mise en œuvre de ses autres actions : l’espace notarial, la mise en place du coffre-fort électronique, la régionalisation du site dédié au public, l’offre de consultations gratuites dans les études, la base Bien (reconnue comme base de statistiques publiques), la nouvelle école du notariat et, pour bientôt, l’accès à leur compte à l’étude, directement, par les clients. Certaines applications seraient susceptibles d’intéresser tous les notaires de France. Pourtant, force est de constater que ces réalisations semblent peu relayées par le CSN. Quelles sont les raisons qui motivent cet embargo ? Y aurait-il, encore, des divergences de vues, de part et d’autre de la Seine ?