Ajustement

Qui a dit : « Nous ne voulons pas être la variable d’ajustement des avocats » ? Réponse : mais non, ce n’est pas Jean-Pierre Ferret, ni aucun autre notaire, mais Sylvie Feucher, secrétaire général du Syndicat des commissaires de Police, lors de sa tournée des popotes chez ses homologues en province. Elle a ainsi réagi à l’exigence du barreau d’assister aux gardes à vue du début à la fin. Avec les huissiers, nous voilà trois corporations à avoir des difficultés identiques avec les avocats !

 

Huissiers et acte d’avocat

Les huissiers développent leur dénonciation de l’acte d’avocat. Dans un premier temps, ils ont regretté la confusion qu’il introduit dans le paysage juridique. Jean-David Lachkar, président de leur chambre nationale, poursuit son argumentation en rendant public un texte parfaitement structuré. Il y dénonce la création d’un acte qui instrumentalise une logique du plus fort, rupture d’équilibre entre les professions, et qui crée un « avantage anti conventionnel ». Les huissiers, qui n’ont pas été consultés lors de l’élaboration du projet, rappellent opportunément être eux-mêmes, chaque jour, rédacteurs de nombreux actes authentiques, créateurs de preuve juridique et garants d’équité entre les justiciables. Ils concluent sur la non démonstration du bénéfice pour le client et sur la complexification du monde judiciaire. Nous devons saluer un texte mesuré, se situant dans un intérêt général non partisan, ni rival entre les professionnels. Mérite, rare, donc à souligner !

 

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Le baromètre CSA, diffusé aux États généraux, nous rassure : 87 % de nos concitoyens ont une bonne opinion. En ces temps difficiles pour le moral et nos chiffres d’affaires, voilà qui est bien venu ! Notre coût lui-même est devenu « raisonnable » pour plus de la moitié pourvu que le détail soit clairement fourni et expliqué. Notre intervention immobilière, bien que « subie », est jugée indispensable ou utile à plus de 90 %. On reconnait bien ici l’effort significatif de nos structures, suivi par l’ensemble notarial, couronné de succès. Et c’est heureux ! Deux points complémentaires devraient pourtant retenir nos préoccupations : un tassement de notre utilité en droit de la famille, et une importante demande, peu satisfaite, de conseils patrimoniaux où notre compétence est cependant bien assise. Patrimoine et famille sont chronophages et énergivores. Mais restent les deux mamelles de notre justification. Se concentrer sur les ventes, plus immédiatement rémunératrices, se révèlerait un calcul à courte vue, car peu fidélisant chaque fois que le notaire doit être « choisi ». À constater notre remontée de score assez étonnante, on peut se persuader que « à cœur vaillant rien d’impossible »… pour remonter ces handicaps.