Formation

L’ambitieux projet de réforme de l’école de la magistrature devrait retenir l’attention de nos dirigeants. Il axe 3 priorités. Tout d’abord, la formation developpera les qualités humaines des magistrats en intégrant des talents extérieurs (y compris au concours), mais aussi des psychologues, via une batterie de tests… Éthique, déontologie, écoute et stages extérieurs seront remis à l’honneur, en priorité. Vient ensuite la nécessaire spécialisation, avec projection d’un plan de carrière, en y intégrant les ressources humaines, mais aussi les questions budgétaires et administratives. Pour achever cette mutation, l’école s’ouvrira à l’Europe et à l’international, où il devient obligatoire de faire un stage. Certes, la pesanteur des acquis jouera des freins et les syndicats seront bien là ! Tout ne passera donc pas. Il reste que l’exceptionnelle qualité de ce projet pourrait, sur bien des points, constituer une base de reflexion (à commencer par les qualités humaines de la formation). Puisse un souffle aussi novateur animer nos responsables pour une véritable adaptation de notre formation, au delà du technico-juridique necessaire mais insuffisant.

 

Nostalgie

Salut et Adieu ! « Rachida notaire honoris causa » sera regrettée sous le panonceau, où elle laisse le sentiment de nous avoir reconnus et compris. Notre Garde des Sceaux a « découvert » ses notaires et ne leur a rien caché de son intérêt. Nous le lui avons bien rendu en tissant, avec elle et la Chancellerie, une base de respect et de confiance, rarement, voire jamais atteinte. Nos dirigeants ont su y collaborer efficacement. Mais peut-être dans la nostalgie de ce départ, pourrions-nous regretter de n’avoir pas profité de ce créneau si favorable pour promouvoir un développement sans lequel le notariat restera confiné dans l’étroitesse et l’inconfort d’une mono-activité risquée… L’actuelle crise nous en administre, une fois de plus, l’évidente preuve. Saurions-nous en tirer les conséquences pour agir ?

 

Télé@ctes

La crise semble entraîner un retard imprévu sur la technique des mutations hypothécaires électroniques. Or, nous avons le temps (et nous l’aurons encore plus pendant cette « année horibilis ») de nous pencher sur ce problème qui ne doit pas se révéler insoluble ! Une technique reste du domaine des moyens qu’il faut y mettre, et de la détermination de chaque notaire. Si la crispation se cristallise, notre position face à Bercy va vite se révéler intenable pour nos chefs et périlleuse pour notre profession. Nous pouvons compter sur la Chancellerie (un peu moins avec le changement de Garde), mais celle-ci, empêtrée entre Darrois, Attali et consorts, aura bien d’autres « chats à fouetter ». Nous savons aussi que Bercy ne nous tient pas en odeur de sainteté. Le « coup de pied de l’âne » qui ne manquerait pas de suivre notre dérobade pourrait se révéler actuellement des plus périlleux. Puisque la persuasion déployée par le CSN semble inopérante, ne devrait-on pas mettre en œuvre, en s’assurant de l’accord tacite et préalable de la Chancellerie, une sanction graduée et financière, seule notarialement efficace ? La solidarité, si souvent mise en exergue, ne devient-elle pas ici une nécessité incontournable, même s’il faut lui donner un coup de pouce plus « offensif » ?!

 

Licenciements

Alors que la crise n’en était encore qu’à ses prémices, on enregistrait, au second semestre 2008, 1 000 licenciements à la caisse des Clercs ! Allons-nous assister au démantèlement de notre outil de travail ? Si la tendance s’accélère, au fil des mauvais chiffres, cela risquerait de laisser nos études exsangues et anémiées pour profiter du rebond de la reprise. Fléchir certes, mais juste assez pour se redresser ! N’oublions pas que les bons éléments se recaseront chez nos concurrents ainsi « remusclés ». Ils ne reviendront pas chez nous, mais répandront aux alentours leur acidité. Un bien mauvais départ pour les premières promotions issues de notre formation rajeunie…