La cigale et la fourmi

Un récent sondage du cercle des épargnants a été réalisé sur le thème de l’épargne retraite. Les résultats ne sont a priori pas surprenants puisque les Français, très majoritairement, s’inquiètent du financement de leur retraite future. Paradoxalement, malgré cette forte inquiétude, ils refusent généralement d’épargner à titre individuel en vue de la retraite et comptent avant tout sur l’État providence pour y pourvoir.

 

Jubilatoire

Ce très bel article paru, sous la plume de Me Bruno Pichard, avocat, dans le Nouvel Économiste (28 mars 2007) et intitulé « L’ISF pour tous ». Évidemment à prendre au second degré ! On notera simplement cette formule : « Avec l’ISF pour tous, il n’y aura qu’une seule catégorie de Français, ce qui ne manquera pas de contenter notre goût bien connu pour l’égalité ».

 

Étonnant

Dans une revue professionnelle d’une grande banque mutualiste, le Crédit Agricole, pour ne pas le citer, titre ainsi un des articles : « notaires/Crédit Agricole, partenariat gagnant au service des clients ». En guise de conclusion, on peut lire la phrase suivante : « la satisfaction de la clientèle commune (…) un atout non négligeable à l’heure où beaucoup de caisses régionales étendent leur activité à la transaction immobilière et alors que le monopole de la caisse des dépôts reste fragile au regard du droit européen. » Fichier positif Le fort endettement des ménages rend plus que jamais d’actualité la mise en place d’un fichier positif. On remarquera que la France est l’un des derniers pays en Europe à disposer uniquement d’un fichier négatif dit des incidents de paiement. Le fichier positif, à l’inverse, aurait un but plus préventif que curatif de l’endettement et permettrait très certainement de mieux responsabiliser le consommateur emprunteur. Toutefois, ce projet qui avait été initié par plusieurs parlementaires, a été retoqué à l’Assemblée nationale. Gageons que le lobbying d’établissements de crédits à la consommation n’y est pas tout à fait étranger… Plus étonnant, la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés) en refuse le principe sous prétexte d’atteinte à la vie privée.

 

Grandes manœuvres

Ça bouge et ça bouge même très vite dans l’immobilier. Les rachats d’agences immobilières et autres promoteurs se multiplient. Crédit Foncier, Banque Populaire, Crédit Agricole, BNP Paribas s’y mettent de leur mariage d’amour et de raison dans la transaction immobilière. On peut toutefois se demander si ce ménage fêtera un jour ses noces d’or car, au-delà de la différence des métiers (même s’ils sont complémentaires), la notion de temps pour le banquier n’est pas la même que dans l’immobilier. Certes, un grand groupe mutualiste prône la relation durable, mais après tout, si le cheminement d’une transaction immobilière dure quelques mois, le Crédit Immobilier dure lui quelques années. Il est même de plus en plus long. Pas sûr que les clients apprécient d’être captifs d’un « interlocuteur unique ».

 

Question de taux

Régulièrement, la Banque Centrale Européenne augmente le taux de l’Euribor. La montée relativement régulière des taux à court terme est un élément important de réflexion pour les ménages puisque le secteur bancaire oriente les emprunteurs vers des taux révisables indexés sur cet indice. Si, bien entendu, c’est très certainement l’intérêt de la banque de proposer ce type de formule, ce n’est pas toujours celui de l’emprunteur. On l’aura bien compris. Les raisons de cette augmentation sont connues : volonté de lutter contre l’inflation, mais aussi, et c’est plus surprenant, désir de la BCE de calmer la frénésie de crédit (notamment hypothécaire) des ménages. Le seul problème, c’est que notre pays est très en retard en matière de crédit hypothécaire et que cette augmentation des taux réels, qui sont historiquement élevés avec une inflation faible, ne fera pas le bonheur desdits emprunteurs.

 

Désespoir

C’est un lieu commun assurément répandu et tout à fait réel que de se plaindre de la judiciarisation constante et aggravée de notre société. Notre profession en sait quelque chose, mais, après tout, la République elle-même incite au judiciaire plutôt qu’à l’amiable ! Cela rend beaucoup de débats plus que théoriques. S’il en fallait une preuve, on peut la trouver dans la notion de droit opposable au logement. En tant que notaire, notre devoir républicain est d’adhérer au concept du logement pour tous. Fut-ce pour nos concitoyens en difficulté. Que l’État garantisse le droit au logement, nous ne pouvons que nous en féliciter. Mais ne pouvait-on trouver une autre formule pour remédier aux causes de l’absence de logement que d’avoir recours aux juridictions pour assigner l’état en garantie ou en responsabilité ? Certes, les optimistes pourront toujours affirmer que le droit au logement opposable fixe une obligation de résultat pour l’État. Mais n’y avait-il pas suffisamment de professionnels dans ce pays pour contribuer à ce droit plutôt que d’être dans l’obligation de faire un procès ?

 

Question fiscale

Début 2007, Monsieur Breton, à propos du vote par la quasi-totalité des régions d’une hausse de la taxe intérieure sur les produits pétroliers, a déclaré : « j’ai découvert, atterré, que la quasi-totalité l’ont augmenté au maximum ». Alors, fort logiquement on se dit qu’il suffisait de ne pas voter cette possibilité d’augmentation qui a été conférée aux régions. Tout simplement.