J’ai fait un rêve…
Je m’avançais dans la jungle notariale avec prudence et circonspection.
DéplierEn effet, mes recherches archéologiques sur l’existence et l’emplacement des tombeaux des premiers présidents du CSN s’avéraient pleines d’embûches. Les présidents successifs avaient pris soin de faire effacer les noms de leurs prédécesseurs sur tous les monuments à leur gloire. Je devais traverser avec mes porteurs la tribu primitive et hostile des hommes crocodiles de la Sécurité supérieure. Heureusement, la tribu des Pompadouriens m’avait, par l’entremise de leur grand roi Popeyo, fourni des guides sûrs qui connaissaient les dangers de la forêt. Celle-ci s’épaississait au fur et à mesure de notre éloignement du palais du roi Popeyo. Soudain, des tam-tams se mirent à résonner. Les porteurs transis s’arrêtèrent. Je demandai au chef des guides, qui était aussi interprète, ce que cela signifiait. « Il est signalé que nous approchons de la frontière au-delà de laquelle c’est Tabou ! ». J’incitai les porteurs à avancer en doublant leur solde, basée sur le SMIC notarial. La moitié d’entre eux s’enfuirent toutefois. Après une marche de plus en plus difficile, nous arrivâmes enfin devant un espace dégagé au fond duquel s’élevait une muraille crénelée, sans porte d’accès visible. Sur cette muraille figurait une inscription dans une langue que je ne comprenais pas. À ma demande, mon guide-interprète la traduisit : « Ici le mur de l’argent, c’est tabou. Ne pas franchir sous peine de mort ».
Et puis je me suis réveillé…