Les règles codifiant l’interdiction de la publicité personnelle pour les professions libérales sont-elles toujours adaptées à la modernité ? Et le sont-elles au regard des attentes que les consommateurs peuvent légitimement formuler ?

Pour ce qui est de la modernité, comme le souligne Me Gautron dans son interview (voir page 24), « il y a un paradoxe à voir la même démarche interdite dans un journal alors qu’elle est permise sur un site internet ». La nécessité d’une évolution ne saurait faire de doute.

L’autre question demeure : l’interdiction de la publicité personnelle faite aux professions libérales profite-t-elle au public ou auxdits professionnels ? Si l’on interdit à une étude de notaire ayant obtenu une « certification qualité » d’en faire état dans sa communication externe, a-t-on vraiment le souci du public ? Comment un client peut-il trouver le spécialiste qu’il recherche, si ledit professionnel ne peut faire connaître sa ou ses spécialités ? Il faut certes se protéger des abus, mais ce seul argument est-il suffisant pour ne pas faire bouger les lignes et les règles ?

Pour ne pas encourir le reproche d’un excès de corporatisme, les professionnels libéraux doivent privilégier le critère de l’intérêt du client et du public. Dans le nouveau match engagé entre notaires et avocats, il y a fort à parier que c’est également ce critère qui fondera les choix de l’Etat arbitre.