
Un quart des notaires interrogés (24%) a recours à l’intérim. La pratique est toutefois plus régulière dans les grandes villes, un notaire sur deux utilisant les services d’agences de travail temporaire. En campagne et dans les petites villes de province, l’intérim semble davantage patiner, parfois faute de besoin (35%), essentiellement par « manque de solutions locales » (53%). « Les organismes qui proposent des intérimaires sont tous installés sur Paris et leur activité est concentrée sur la région parisienne » déplore Philippe Martin (Hérault). Le coût élevé et le manque de qualification du candidat pour le poste à pourvoir posent souvent problème. « Le personnel proposé n’est pas spécialisé dans l’activité notariale » commente Me Laurent (Moselle). Jean-Michel Segura (Côte d’Or) juge « le principe de l’intérim incompatible avec la qualification souhaitée ». Il se demande toutefois si le système adopté par les médecins ne pourrait pas être transposé au notariat. Et de lancer un pavé dans la mare : « Nos notaires assistants sont reconnus compétents pour les actes non solennels. Pourquoi cette frustration consistant à ne pas pouvoir déléguer les actes solennels ? ». Enfin, nombreux sont ceux qui, comme Me Breyne (Gironde) sont favorables à la création d’antennes locales spécialisées dans le notariat. « Il serait bon de créer au niveau des Compagnies départementales un service interne au notariat pour assurer l’intérim en cas d’absence temporaire des employés ou clercs » nous dit un notaire de l’Isère. Le bémol vient de Me Benoist (Isère), qui nous informe que la Chambre des notaires a renoncé à mettre en place un service intérim, car « cela a été jugé trop compliqué ».
À noter : Bien que l’indice de satisfaction soit supérieur à la moyenne (60% de satisfaits), une forte proportion (40%) des notaires faisant appel à l’intérim juge les solutions proposées non satisfaisantes (coût, manque d’efficacité).
Quelles circonstances ?
Les circonstances sont multiples. Les notaires font essentiellement appel à l’intérim en cas de congés maternité ou d’arrêts maladies, de pic d’activité, voire pour combler certains départs. D’autres voient dans le travail temporaire une solution pratique en période de vacances…
Quelles catégories de salariés ?
Ce sont les secrétaires et les formalistes qui sont les plus prisés, les clercs et les comptables arrivant respectivement en 3e et 4e position. En région parisienne, la demande est forte pour les clercs, moyenne pour les formalistes et les comptables, et faible pour les secrétaires. En revanche, en province, certains n’hésitent pas à faire occasionnellement appel à l’intérim pour le standard de l’étude.
À noter : Deux notaires sur trois sont favorables à la création d’un statut de notaire remplaçant.
Le point de vue des cabinets d’intérim…
On ne le sait pas toujours, mais l’intérim, ça existe aussi dans le notariat ! Plusieurs cabinets se partagent le marché. Trois d’entre eux ont bien voulu répondre à nos questions : il s’agit d’ADDIT, de Notarim et du Cabinet Coriance Recrutement Notariat qui recrute seulement pour des postes en CDI. Pour Addit et la Cabinet Coriance Recrutement Notariat, la part de marché occupée par le notariat est de 15% à 30%. Les demandes proviennent essentiellement des études de Paris et sa région. Forte de 20 ans d’expérience dans le notariat, Notarim travaille dans toute la France, exclusivement avec le notariat. Pour les trois cabinets, les périodes de fortes demandes sont juin-juillet, Addit signale un pic en mars et Coriance Recrutement Notariat des pointes en novembre-décembre. Les motifs sont multiples et sans surprise : accroissement de la charge de travail, départ, maternité, maladie. Le cabinet Coriance fait quant à lui observer qu’un recrutement en CDI est toujours lié à un départ ou à une création de poste. Enfin, à plusieurs reprises, nos interlocuteurs ont mis l’accent sur la nécessité d’être très précis dans la rédaction du profil de poste et de bien accompagner les intérimaires dès leur arrivée dans l’étude…