C’est décidé ! Marianne, jeune notaire stagiaire, a décidé de faire son mémoire envers et contre tout…

 

En mars dernier, lors du symposium organisé à Paris par le CSN, on parlait de supprimer le mémoire. Cette nouvelle a été accueillie avec joie et soulagement par une majorité de notaires stagiaires : « Economie d’effort et plus vite diplômés ! ».

 

Info ou intox ?

Cependant, la rumeur semble s’essouffler : la procédure serait plus longue que prévue (2 ans, peut-être 5 ?), il faudrait un agrément ministériel qui n’a pas l’air d’être pour demain et l’on ignore quelles promotions seraient visées ! Certains notaires stagiaires ont déjà annoncé la couleur et ont décidé de s’atteler tout de suite à leur mémoire. « Je ne veux pas attendre pendant plusieurs années cette réforme, pour être ENFIN diplômée notaire ou, pire, être obligée de commencer mon mémoire sur le tard parce que la réforme ne me concerne pas ! » me confie une future consœur qui fait ses armes dans une étude parisienne. Une autre question cruciale inquiète de plus en plus d’étudiants : « Ne serons-nous pas critiqués pour avoir décroché un diplôme « au rabais », si nous profitons de la suppression du mémoire ? ». Et les filles ajoutent : « Rédiger et soutenir un mémoire, malgré tout, pourrait nous permettre de faire échec aux éventuelles remarques machistes !? ». Quel dilemme… C’est pourquoi, moi, Marianne, je commence à plancher en septembre ! Cette décision est fondée : un notaire ne doit-il pas savoir faire des recherches juridiques et rédiger ?

 

Tout un rituel

Le rituel du mémoire de fin d’études n’est d’ailleurs pas si évident que cela. Il faut trouver un sujet (en essayant de ne pas reprendre un thème déjà traité, alors c’est la ruée vers les nouveautés législatives !), et surtout LE professeur qui sera intéressé pour nous aider et avec qui l’on s’entend bien (c’est plus facile, pour travailler sur la durée). Ensuite, c’est la traversée du désert : se documenter, trouver « de la matière », puis organiser un plan qui sera refait et corrigé, parfois plusieurs fois, par le directeur de mémoire, puis rédiger sans répétition, ni paraphrase, ni plagiat, ni faute d’orthographe, en analysant ou en synthétisant (selon le sujet), avec une mise en forme impeccable… et ceci toujours avec l’aval du professeur ! « Du sang, de la sueur, des larmes », me direz-vous ? Non, c’est plutôt : « A vaincre avec péril, on triomphe avec gloire » ! Car une fois la soutenance passée, quelle fierté ! On a réussi, on a dépassé ses limites, on ne sait plus trop comment d’ailleurs, mais voilà, on a un beau souvenir, relié, dans une bibliothèque… et qui sait, peut-être sera-t-il, plus tard, une base de réflexion pour certains auteurs ou praticiens ? Et le plus important : on pourra le montrer à nos enfants…