Comme le sous-préfet aux champs, béatement, je prenais mon temps. Mes clients non plus n’étaient pas pressés. Ils demandaient rendez-vous longtemps à l’avance et leur amabilité n’avait d’égal que leur patience. Ma standardiste ne subissait aucune agression. Les règlements de succession s’effectuaient en souplesse, sans relance de la part des clients ; les banques et les Caisses de retraite répondaient rapidement ; les Compagnies d’assurances nous indiquaient spontanément les bénéficiaires des contrats du défunt, les primes versées après 70 ans. Les certificats d’urbanisme étaient délivrés sous huitaine par les mairies qui renonçaient également sous huitaine à leur droit de préemption. Les confrères en concours fournissaient avec diligence tous les renseignements nécessaires à la rédaction des actes. Les diagnostiqueurs d’amiante et de plomb, les mesureurs Carrez envoyaient le résultat de leurs travaux sous quarante-huit heures. Les syndics de copropriété répondaient par retour de courrier. Les cotisations d’assurance responsabilité civile chutaient, celles de la Chambre et du Conseil supérieur, dont l’utilité devenait sans objet, étaient supprimées.
Et puis je me suis réveillé…