« Les idées ont du vent, mais le vent pousse le monde Pour assurer les enjeux de demain, sachez prendre le vent Pieds dans les starting-blocks, il est encore temps (…) Si vous êtes en retard, il sera alors trop tard Vous serez dépassés honteusement. Les faibles ont des problèmes, les forts toujours des solutions Soyez de ceux-ci, pour assurer votre fonction Pas de ceux-là, il en va de notre emblème. »
Moi : C’est l’éditorial de Joëlle Garnier-Hayette, notre présidente de Chambre pour le bulletin de la Chambre N°13. En quelques mots, elle fouette les confrères et leur redonne confiance et courage.
MOI : Des mots, rien que des mots, du « notarialement correct »…
Moi : Si tu lisais l’autodiagnostic DQN d’un certain Me Lafay, c’est d’humour dont tu parlerais ! Et si tu lisais, sous le titre PERVAL’Ain, le pourcentage des études qui renvoient les extraits de vente, puis le nom des confrères qui n’alimentent pas (ou très mal) le fichier, tu te frotterais les yeux, en te demandant si tu as bien lu, tant il est inhabituel de désigner clairement les coupables !?
MOI : La fermeté d’une femme déterminée, c’est autre chose que les rodomontades de certains présidents qui ne pensent qu’à leurs rentrées d’honoraires à l’étude et à ce que l’on dit d’eux dans l’exercice de leur fonction de président.
Moi : Exactement ! D’ailleurs, quand on voit l’état réel du fichier, on se dit que cela aurait dû être fait depuis longtemps ! Je te rappelle, en quelques mots, mon expérience récente. Dans le cadre d’une liquidation après divorce, une cliente m’a demandé de lui donner la valeur qu’aurait actuellement un appartement sis à Sainte Foy-lès-Lyon, lequel avait été vendu une dizaine d’années auparavant. Je téléphone au responsable du MIN pour avoir la progression du marché immobilier dans le secteur. Il me répond que c’est impossible à calculer et que le plus simple est de trouver la valeur actuelle de ce même appartement ou d’un appartement identique. Je consulte le fichier et je trouve un petit nombre de références récentes qui me conduisent à un chiffre que la cliente refuse, tant il est ridicule selon elle. Finalement, je lui suggère de m’apporter l’avis de valeur d’au moins quatre professionnels de l’immobilier, ce qu’elle fait avec promptitude en me communiquant trois avis d’agences immobilières et un avis de confrère. J’obtiens alors un résultat reflétant le marché, mais fort différent de ma propre évaluation basée sur les références du MIN.
MOI : A qui la faute?
Moi : Aux confrères qui ne renvoient pas les post-it dans les délais et, il faut le dire aussi, aux présidents de Chambre qui ne sévissent pas ! C’est pourtant grave de savoir que l’on peut tromper les clients et les médias en leur laissant croire que le notariat dispose, avec le MIN, d’un instrument fiable. Par conséquent, bravo à cette présidente, la mienne en l’occurrence, qui est bien partie pour en étonner plus d’un et qui ne se laissera pas enfermer dans le carcan des idées toutes faites de quelques confrères parvenus au sommet de la hiérarchie notariale. En outre, elle a eu le courage et la franchise de dire qu’en sa qualité de vice-présidente, elle ne méritait pas d’indemnités et qu’en sa qualité de future présidente, elle n’en demanderait pas, estimant que ce poste était d’abord un honneur et l’occasion de servir une profession qui le mérite et prévoit cet engagement dans ses textes fondateurs. Bravo… CQFD.
MOI : Crois-tu que, dans le prochain bulletin, on pourra lire le nom des confrères qui entachent régulièrement notre image par trop de plaintes ? Après tout, le bulletin n’est lu que par des notaires !
Moi : Si le CSN donne le feu vert, pourquoi pas ? Ce serait un sacré électrochoc, susceptible de remettre chacun en cause et en face de ses responsabilités ! Et peu importe alors que ce soit le confrère « mou, gentil, désorganisé », l’affairiste comptant sur le secret des délibérations de la Chambre ou du CR, le cynique connaissant bien la discrétion et la frilosité du monde notarial ou encore le bourgeois tartuffe aux nombreuses relations qui joue de son entregent…
MOI : Elle va le faire ?
Moi : Elle peut le faire… Et, sans doute, d’autres suivront pour le bien de tous. Je sais que je me répète en disant que c’est peut-être bien par les femmes que le notariat connaîtra son salut. Sans forfanterie, je pense que notre présidente est bien dans la lignée du notariat de l’Ain qui est exceptionnel par son ouverture, son dynamisme, son originalité, les personnalités qu’il révèle, les actions, innovations, campagnes de communication qu’il mène, et qui ont eu souvent des retombées nationales. Par exemple et sans exhaustivité : la remise d’un insigne aux notaires assistants, le Comité notarial transfrontalier, la Cyclonot’, la pièce de théatre destinée à fêter le bicentenaire du Code civil, les consultations payantes données à l’occasion des journées de Maillot en vue d’aider telle ou telle association, les dessins de Dubouillon, la négociation immobilière ou toute la réflexion sur la ligne K… Et j’en oublie.