Les états généraux du notariat se sont distingués de ceux de la révolution française par une absence totale de parole de ceux qui y étaient conviés. Serait-ce justement par crainte d’une révolution venant de la base de notre profession ?

 

• Les réactions les plus marquantes concernent la fracture entre notaires « d’en haut » et « d’en bas », mais aussi notaires des villes et notaires des champs. Ainsi en 2010, il semblerait qu’il vaut mieux être « notaire de grande ville et cadre » de notre profession que « notaire de base et des champs ». Si la colère couve, il n’y a toutefois pas de menace de révolte. En revanche, les « notaires de base » ont le sentiment de ne pas être entendus, encore moins compris, malgré les tentatives démocratiques existantes. Cela ressort de remarques sur le tarif unique appliqué à des études très différentes, sur les cotisations et les charges avec la même nuance, à propos des sociétés « satellites » du notariat. Ce qui est perçu comme une « absence de démocratie » ne fait qu’envenimer les choses. Enfin, nos instances et nos dirigeants sont taxés d’immobilisme, d’opacité, de manque de communication tant interne qu’externe car qui dit « communication » suppose qu’elle se fasse dans les deux sens…

 

• Quelques notes positives dans ce tableau sombre. Bien que souvent « blasés », nos confrères se veulent solidaires. Entre eux, mais aussi avec leur personnel. « Notre travail, c’est aussi leur job, écrit un confrère de Loire-Atlantique, nous sommes dans le même bateau ». Pour beaucoup, il aurait été souhaitable de leur permettre une meilleure implication dans les projets de notre profession. Nos confrères sont également tournés vers l’avenir. Ainsi, l’idée d’inventeur de site revient comme moyen d’accueillir des jeunes et d’augmenter le nombre de notaires tout en maintenant le maillage territorial. La vision d’avenir passe également pour certains par l’élargissement de notre domaine de compétences, notamment par l’obligation d’avoir recours à l’acte notarié pour les actes relatifs aux sociétés immobilières. Pour d’autres, c’est la spécialisation qui doit être mise en avant.

 

À l’instar de ce notaire du Vaucluse, espérons « que ces doléances ne resteront pas en l’état de rêve »…