« Les marronniers »… C’est l’expression employée par les journalistes pour qualifier les sujets qui reviennent à époque déterminée, comme les fruits de cet arbre. Ils coïncident souvent avec les pannes d’idées pour boucher les trous. Ainsi servons-nous parfois de tête de turc pour quitter une actualité perturbée.

 

Cette fois, c’est Le Figaro qui s’y colle, le 12 octobre dernier, sous le titre « La cagnotte secrète des officiers ministériels ». Ah l’argent et le secret ! Rien de tel pour faire saliver le chaland…

Et Laurence de Charrette d’embrayer sur « l’un des secrets les mieux gardés » de la profession, lancée dans « les affaires ». « Un véritable empire financier qui pèse plusieurs milliards d’euros ». Nous voici donc campés sur un tas d’or, avec « Claude Mineraud imperator » sur la sellette. Il est décrit comme un « richissime octogénaire », « réputé pour son caractère trempé », « devenu l’assureur des études » après avoir soufflé, « à la fin des années 1980, aux dirigeants du notariat son idée de génie » : le patrimoine. Merci pour lui.

Toutefois, les notaires n’ont pas attendu ce « génie » pour conseiller leur client à propos de leur patrimoine ! Son acquisition et sa transmission en constituent, depuis toujours, l’essentiel de leurs missions. Tout est dans la présentation de la chose. Certes, il s’agit de la relever d’un bon piment émoustillant les papilles de l’imagination… Mais pas un seul instant, UNOFI n’est présentée comme un moyen de servir le patrimoine de nos clients ! N’est-il pas naturel que le notaire réponde à leurs besoins et s’en préoccupe via un spécialiste ? Peut-être aurions-nous dû nous cantonner à nos grimoires poussiéreux ? Ainsi aurait-on tiré sur nos manches de lustrine ! Pour couronner le tout, « le secret » plane sur « la cagnotte ».

Que faut-il de plus pour émouvoir dans les chaumières ? Au lieu de jeter la suspicion sur une profession, fut-ce celle des notaires, ne devrait-on pas se poser les seules questions qui vaillent : la profession donne-t-elle satisfaction sur le patrimoine en général et les placements en particulier ? UNOFI a-t-il été critiqué en justice ? Les réponses justifient ou non la récrimination. Mais nul doute que le prochain marronnier de l’automne verra de nouvelles châtaignes à ses pieds.