
80% des notaires interrogés pratiquent la négociation immobilière notariale. Les raisons sont multiples, mais la majorité d’entre eux y voient un débouché intéressant pour l’étude et un bon moyen de fidéliser la clientèle. Il est intéressant de noter que le nombre de notaires considérant que la négo est l’essence même de la profession (10,74) et celui y voyant une activité commerciale incompatible avec le notariat (10%) est quasiment identique. Deux camps, bien distincts, semblent ainsi prendre corps au sein même du notariat. Peut-on imaginer une fusion entre « pro » et « anti-négo » ? La majorité des non pratiquants (78%) y est réfractaire. Ils s’y tiendraient même si tous les « désagréments » relatifs à cette activité étaient levés. En revanche, un peu plus d’un notaire sur cinq (22%) s’y mettrait volontiers en cas de libéralisation de la profession notariale et si la crise économique les obligeait à chercher de nouvelles ressources…
Pourquoi ne pratiquent-ils pas la négo ?
Parmi les réfractaires à la négo, la crainte de représailles de la part des agents immobiliers est forte (20%) et nombreux sont ceux qui ne veulent pas prendre le risque de « rompre l’équilibre actuel avec les agences immobilières locales ». « Il est difficile d’être notaire et agent immobilier en même temps ». La perte de neutralité, des problèmes d’organisation (locaux, logiciels…), le manque de formation adaptée, des séminaires perçus comme trop longs (« une semaine, c’est trop ! » nous dit-on dans le Vaucluse) sont autant de freins à la négo. Des études rurales, à effectif réduit et clientèle fidèle, jugent par ailleurs cette activité incompatible avec leur fonctionnement. Un point de vue qui n’est toutefois pas partagé par tous ! Ainsi, un notaire du Nord y voit au contraire « un service de proximité indispensable en milieu rural ».
Comment « booster » la négo ?
Déplier Pas de recette miracle du côté des notaires négociateurs. La création d’un fichier unique et celle d’un réseau national sont respectivement réclamées par 26,67% et 21,33% de notre panel. Près de 10% revendiquent des honoraires plus attactifs Enfin, plus d’un notaire sur quatre attend davantage de reconnaissance de la part de la profession. « Il y a trop d’interdits » lit-on à plusieurs reprises. De nombreux notaires aimeraient voir supprimer les entraves qui ne sont pas imposées aux agences pour pouvoir lutter à armes égales (méthodes de prospection et de publicité plus franches, vitrines, possibilité de démarcher les clients, affichettes « vendu »…). Le développement de l’expertise en réseau, le rapprochement avec les juristes européens et la mise en place d’un site internet avec mise en ligne des biens de toutes les études de France sont autant de suggestions émises par notre panel. Seront-elles entendues ?