Qu’il est étrange de constater l’influence de la tradition polynésienne sur notre profession…
Ainsi, lorsqu’on évoque les tabous, il y a toujours quelqu’un quelque part pour s’en offusquer. C’est bien la preuve que le tabou inquiète ! Le mot lui-même en deviendrait pour un peu, tabou… Mais l’analogie ne s’arrête pas là ! Savez-vous ce que sont les Tupapau ? Ce sont des esprits, des fantômes qui viennent hanter la nuit et les rêves des Tahitiens. Toujours inquiétants, parfois annonciateurs de mort, on n’en parle en principe pas, de peur de les réveiller… Vous comprendrez donc que je ne nomme pas ici les « Tupapau » des notaires, à l’exception peut-être de ceux qui ne dorment pas… Les noms de DARROIS ou ATTALI peuvent ainsi, sans aggraver le risque, être prononcés… Plus importante est sans doute l’indication de la méthode recommandée par nos amis Polynésiens pour se débarrasser d’un Tupapau lorsqu’on a la malchance de croiser son chemin : assaillez-le de propos grossiers, les plus orduriers seront les plus efficaces et le Tupapau prendra la fuite, offusqué et honteux devant une telle trivialité… Je ne sais si cette méthode aurait le même effet sur les « Tupapau » notariaux, mais ce qui est certain c’est que notre légendaire gentillesse, notre respect indéfectible de l’autorité et des décisions –même les plus injustifiables ou les plus stupides- de nos « supérieurs » n’a pas, jusqu’à présent, eu beaucoup d’effet… Choisissez la méthode qui vous semble la meilleure, mais pour le cas où vous sombreriez dans le côté obscur en craquant votre vernis mondain, qu’il vous soit rappelé que même si vous fantasmez sur la plastique de votre autorité de tutelle, il est absolument déconseillé de siffler d’admiration… Vous pourriez gêner l’intéressée, mais surtout, toujours selon les Polynésiens, vous attireriez ainsi tous les mauvais esprits…