Loi du nombre Au 1er janvier 2005, les avocats étaient au nombre de 43.977. Les femmes représentaient près de la moitié de la profession. L’âge moyen des avocats est d’approximativement 42 ans.
Loi du nombre bis On ne peut qu’approuver la volonté désormais clairement affichée par notre profession, il est vrai un peu contrainte et forcée, de multiplier le nombre des notaires en France. 8 000 notaires ne feront pas le poids face à 50 000 avocats. La multiplication des créations d’office, outre une profonde démocratisation de la profession, permettra à de vrais aventuriers du droit de la dynamiser. Franchement, il faut avoir du courage, de l’ambition, de l’opiniâtreté pour créer son office, encore plus aujourd’hui qu’hier. Alors, tant pis pour les rentes de situation et bienvenue à ces nouveaux confrères qui sauront insuffler de l’énergie dans nos rangs. La multiplication du nombre aura pour effet une animation du marché.
Loi du nombre ter L’enracinement local, la proximité et l’accroissement d’une profession, sources de profits supplémentaires, j’entends déjà des ricanements ! Pourtant, si un secteur joue cette carte, c’est bien le secteur bancaire. En effet, après quelques années où l’idée dominante était la suppression d’agences peu rentables et une forme de concentration type agence interbancaire a été pratiquée, les banques désormais créent et multiplient à nouveau des agences locales. Fruit du hasard ? Certainement pas. Les études de marché ont révélé que la multiplication des points de vente, outre le fait qu’elle créait de nouveaux besoins en termes de conseils, de placements ou autres, réveillait véritablement le marché. Alors suscitons le besoin et reprenons un esprit de conquête qui nous a tant fait défaut.
Concurrence Lors de la conférence biannuelle du Conseil national des Barreaux, qui s’est tenue récemment, Me Michel Bénichou, Président du CNB, a affirmé qu’à l’avenir, les avocats feront du conseil et de moins en moins de contentieux. Appelons un chat un chat, pour ceux qui n’auraient pas encore compris, c’est clairement le notariat qui est visé et il serait peut-être opportun de faire preuve d’un peu moins de naïveté avec nos concurrents qui ne nous font pas de cadeau !
« Je suis malade » La Caisse nationale d’assurance maladie multiplie les contrats en vue de traquer les faux arrêts maladie. À la fin 2005, la CNAM révèle que, dans 17 % des cas contrôlés, les arrêts ne se justifient pas. Vous aurez noté avec intérêt que ces statistiques sont nettement supérieures à celles communiquées par le ministère de la santé. Par ailleurs, il s’agit uniquement des cas contrôlés. On peut donc raisonnablement supposer que les faux arrêts maladie sont nettement supérieurs. À propos, quelle est la pratique de la CRPCEN sur cette question ?
Blanchisserie La Commission européenne a mis en ligne un questionnaire à l’effet d’obtenir la position des professions juridiques sur leurs difficultés rencontrées dans l’application des directives anti-blanchiment. Chez nous, la question ne provoque toujours aucun débat. Le principe d’unité verticale faisant que tout le monde doit obéir à la décision du prince. Nous demeurons tout à fait hostiles au rôle de collaboration et de police qui n’est pas le nôtre et que l’on entend nous faire jouer. La pénalisation et le risque de pénalisation accrue en la matière sont énormes et il est paradoxal que la Commission européenne soit plus démocratique que nos instances dites représentatives sur cette question. En tout état de cause, dépêchons-nous de nous manifester puisque le rapport final sera déposé mi-2006.
Janus Comme le bon vieux Janus, nous nous faisons toujours plus forts de notre double casquette, professionnel libéral, mais également titulaire d’un monopole et délégataire de la puissance publique. Mais, ce grand écart, qui était tout à fait possible il y a encore quelques années, devient de moins en moins supportable. C’est en tout cas ce que pensent nos autorités de contrôle extérieures. Il suffit, pour s’en convaincre, de lire l’éditorial de « Droit et patrimoine » de décembre (n°143), qui rebondit sur les propos tenus par les représentants de la DGCCRF dans le numéro précédent (n°142). Ceux-ci affirmaient leur accord pour un statut spécifique appliqué aux missions des notaires relevant de l’exercice de la délégation de l’autorité publique, mais avec en contrepartie, la nécessité d’ouverture à la libre concurrence des autres activités extérieures à cette mission de service public. Clairement visée, par exemple, la négociation immobilière, mais on pourrait ajouter également l’expertise. Il va bien falloir un jour (plus proche qu’on ne l’imagine !) rassembler les deux pieds dans le même sabot et cesser de faire le grand écart car cette position finit par être inconfortable.
Citation Lu dans le mensuel « Enjeux-Les Echos » (juin 2005), sous la plume de François Lenglet, éditorialiste toujours bien inspiré, le texte suivant sous la rubrique « la tyrannie du consommateur » : « Des concurrents apparaissent d’un jour à l’autre, bouleversant les positions acquises sur tous les marchés, y compris les plus protégés. La SNCF, elle-même, achète les uniformes de ses contrôleurs en Chine. C’est dire si la mondialisation progresse jusque dans les corps les plus réfractaires à toute évolution…L’acteur unique de cette révolution est le consommateur final… C’est la capacité à faire mieux, plus vite, grâce à la technologie et à l’organisation des échanges qui a fait progresser notre niveau de vie et a permis de développer de nouvelles activités. Faute d’une telle dynamique, nous en serions toujours à l’âge des cavernes. Une caverne française, certes, mais toujours aussi peu confortable ».