L’année 2009 risque de laisser à la grande majorité de nos concitoyens le souvenir d’une “annus horribilis”. Et les notaires ne passeront pas à travers les gouttes. Entre la contraction du marché immobilier pour tous, les difficultés prévisibles de jeunes notaires ayant acheté leur charge sur la base des années “dorées” et qui vont devoir faire face avec des revenus en baisse, on ne peut déborder d’optimisme. Mais rien ne sert de se lamenter. Plutôt que de verser dans le pessimisme, pourquoi ne pas rechercher en toute lucidité ce que la crise peut, malgré tout, avoir de positif pour la profession ?
La crise financière vient d’illustrer de façon caricaturale les méfaits d’un libéralisme débridé et la nécessité de retrouver les vertus de certaines formes de régulation. Cela ne peut que profiter au notariat qui participe de tout temps de ces mécanismes régulateurs assurant la sécurité des transactions. Le concept de profession unique n’est peut-être plus dans l’air du temps…
La crise économique a également du bon si elle permet à chacun de se remettre en question. Après les années d’abondance où nous avons eu sans doute tendance à savourer trop longuement les délices de Capoue, il nous faut revenir à une réalité douloureuse. Pourquoi ne pas en profiter pour revisiter nos modes de fonctionnement et nos modes de consommation ? Et au sein de l’office, le temps n’est-il pas venu de remettre à plat les modes de management, l’organisation du travail, les procédures ?
Le notariat a focalisé son cœur de métier sur l’immobilier. Face à la chute du marché, n’est-il pas temps de retrouver des activités délaissées, ou d’en trouver de nouvelles comme ce notaire aquitain qui, en se spécialisant sur les services à sa clientèle anglaise, ne connaît pas de baisse de produits ?
À l’aube de l’an nouveau, et d’abord à l’approche du temps de Noël, pourquoi ne pas retrouver le sens de nouvelles solidarités en oubliant nos modes de fonctionnement confortables et forcément un peu égoïstes ? Alors, malgré tout, comme le pire n’est jamais sûr, pourquoi ne pas formuler quelques vœux positifs pour 2009 ?
On prête à Winston Churchill cette formule : “Le pessimiste voit dans une difficulté dans chaque opportunité, l’optimiste voit une opportunité dans chaque difficulté”.