Gros plan sur la tendance du marché immobilier avec notre spécialiste Bernard Thion. Cette tendance s’appuie sur les mois de juillet et août. Elle a été rédigée le 19 septembre dernier.
Tendance concernant l’activité
Avec les atermoiements du gouvernement sur la nouvelle fiscalité des plus-values, 45 % de nos correspondants ont constaté un recul important du nombre de compromis (40 % d’entre eux l’avaient d’ailleurs anticipé). Le développement de la crise aidant, les nouvelles prévisions s’avèrent encore plus pessimistes. 51 % des membres de notre panel misent sur une diminution de leur activité alors que seuls 7 % (contre 12 % en début d’été) comptent sur une reprise. Cela, malgré le report à février 2012 de l’application de la nouvelle loi…
Tendance concernant les prix
Les incertitudes sur l’imminence de la crise et les conséquences des modifications fiscales semblent peser sur les anticipations de nos correspondants.
Pour les logements, la moitié d’entre eux prévoient une baisse des prix. Seulement 2 % pronostiquent une hausse. Les 48 % restant parient sur la stabilité.
Pour les commerces, très concernés par la crise économique, les proportions sont similaires.
Les terrains à bâtir n’enregistrent pas de détérioration des prévisions. Dans certaines régions, on observe d’ailleurs un fort décalage avec le discours officiel. « L’ensemble du marché immobilier connaît un coup d’arrêt impressionnant et inquiétant, malgré une baisse significative des prix proposés. À l’heure où toute la presse et les économistes ne cessent de parler d’un marché immobilier en forte hausse, ayant atteint des sommets, nous nous demandons si nous vivons sur la même planète et où les analystes prennent leurs sources, tellement les faits, dans notre secteur, contredisent les commentaires… » s’insurge Me Brignon dans les Côtes du Nord.
Le conseil des notaires
Plus des trois-quarts de nos correspondants conseillent de vendre avant d’acheter un logement. Toutefois, 15 % (contre 12 % il y a 2 mois) préconisent l’achat en premier et 8 % (contre 3 %) sont hésitants. Une réponse à ces données à contre courant nous est fournie, là encore, par Me Brignon : « C’est plus que jamais le moment d’acheter en Bretagne Nord, puisque les prix n’ont jamais été aussi bas, et les acquéreurs ont un large éventail de choix. Les taux d’intérêts étant encore attractifs, et compte tenu de la mauvaise santé des produits financiers, c’est une conjoncture idéale pour l’investissement immobilier dans notre région ». Cette amélioration des conseils à l’achat se retrouve aussi pour les terrains à bâtir, la proportion des optimistes passant à 34 % (contre 28 % il y a 2 mois).
Évolution de l’environnement économique
Semaine après semaine, la situation économique se dégrade, accompagnant l’extension de la crise financière et la probabilité d’un resserrement du crédit. Malgré une intervention conjointe des banques centrales américaines, japonaises et européennes et le maintien des profits dégagés par les entreprises industrielles, les divisions en Europe font replonger les marchés. Le CAC 40 chute à 2950 alors qu’il était à 3650 deux mois plus tôt.