Dans notre dernier numéro (mars, n°473), Maurice Urvoy et Jean Toyag, revenaient sur la session 2005 de l’Assemblée de liaison (page 22 à 25) qui avait pour thème « Les valeurs fondamentales du notariat ». Un de nos lecteurs de la région parisienne réagit…
« L’Assemblée de liaison s’est réunie, lors de sa dernière session, pour aborder le thème délicat des « valeurs fondamentales ». Vaste sujet sur lequel chacun pouvait avoir son mot à dire, sans forcément avoir creusé la question. Ceci a certainement expliqué la virulence de certains propos et de quelques commentaires acerbes lâchés au cours des débats.
On se souviendra notamment de l’intervention d’un confrère s’offusquant de ne pas trouver dans les propos des rapporteurs, une analyse philosophique du thème, ou le commentaire cinglant d’un autre pour lequel le rapport « pêchait » par son imprécision. Il est à souligner que toutes ces critiques ont été balayées par le talent du rapporteur général, Rémy Balland, lequel, s’étant pleinement approprié son thème, a su trouver les mots justes pour faire passer sa conviction et justifier le sens de la démarche intellectuelle des rapporteurs : faire réfléchir la profession ! Nous y voilà ! Il s’agissait de réfléchir ensemble sur ce que sont les notaires et sur l’état de leurs valeurs fondamentales.
En cela, l’Assemblée de liaison des Notaires de France était bien le lieu idéal pour aborder ce thème essentiel, d’autant plus que, construction européenne oblige, il convenait d’urgence de se livrer à un peu d’introspection pour éviter de cuisantes désillusions et un avenir bien sombre. On pouvait donc légitimement penser que la base de travail que constitue le rapport de l’Assemblée de liaison allait servir pour faire évoluer les mentalités. Erreur ! La lecture du dernier numéro de Notariat 2000 montre que la profession n’a toujours pas compris. Dans les deux articles consacrés à l’Assemblée de Liaison, le lecteur assiste à l’exposé de ce qu’il fallait faire pour traiter du thème et à la démonstration que, finalement, rien de bien nouveau n’a été proposé.
La profession est gangrenée par ce genre de comportements stériles. On peut parfois rêver à un monde idéal où les chevaliers blancs gardiens du politiquement correct, les détenteurs du savoir absolu capables d’indiquer la route à suivre en pleine tempête et les divas intouchables donneuses de leçons, nous font le plaisir de se donner la main … Et de lâcher la nôtre. Cessons de nous critiquer en permanence et abordons plutôt les questions de fond, bref un peu d’humilité et faisons ensemble avancer le notariat ! ».