Tout arrive dans les colonnes de Notariat 2000. Pour ce numéro « spécial Femmes », Célestin Spirée a fait un voyage dans le futur (proche ?) et a rencontré la présidente du CSN. Elle vient d’être élue. C’est la première fois qu’une femme occupe de telles responsabilités…
Celestin : Madame la Présidente, vous êtes la représentante de la profession notariale. Comment avez-vous été désignée ?
La présidente du CSN : pas désignée, élue après un vote électronique réalisé grâce à la clé real et auquel tous les notaires ont participé, puisque la liste unique et la cooptation n’existent plus.
Celestin : Comment envisagez-vous le fonctionnement du CSN sous votre présidence ?
La présidente du CSN : Transparence (je m’y engage) et Compétence (je l’espère) seront mes deux bras droits. La profession a besoin de chacun de ses membres et chacun doit contribuer par son travail, sa rigueur et son enthousiasme à sa pérennité. L’objectif est donc de fédérer les membres de la profession pour lui donner un nouvel élan en sollicitant leur vote avant toute décision d’importance.
Celestin : Les représentants de la profession ne seront donc pas libres d’exercer leurs fonctions comme bon leur semble ?
La présidente du CSN : Ouh la non ! Nous devrons, et c’est bien normal, solliciter les membres de la profession pour toutes décisions qui dépassent nos pouvoirs et engagent leur avenir. La profession ne nous appartient pas.
Celestin : Le rôle des femmes sera-t-il prépondérant pendant votre mandat ?
La présidente du CSN : Nullement. Je ne souhaite ni misogynie, ni misandrie. Je ne prône pas la domination d’un groupe sur un autre. L’égalité hommes-femmes est de rigueur. Nous n’avons pas besoin d’imposer des quotas pour permettre aux femmes d’occuper des responsabilités dans la profession. Seules comptent leur volonté et leurs compétences, et il en sera de même pour les hommes.
Celestin : Votre vision semble angélique !
La présidente du CSN : Non, pragmatique. Je suis consciente que l’ouverture d’esprit ne se décrète pas, il s’agit d’un cheminement personnel plus ou moins long selon les personnes. La majorité des hommes sont demandeurs de ce droit à l’égalité, mais « l’illusion naturaliste de supériorité masculine » est encore bien ancrée chez certains car ils n’en perçoivent ni les contraintes, ni les excès. Personnellement, j’ai pris conscience de ce curieux symptôme en lisant un article sur l’histoire familiale d’un candidat à une élection récente. Il disait : « j’ai 4 enfants et… une fille » ! Etonnant, non ?
Celestin : Une dernière question, que vous inspire ce numéro spécial femmes de « Notariat 2000 » ?
La présidente du CSN : C’est une très bonne idée. La profession est majoritairement féminine, je vous le rappelle…
Celestin : Mais pas dans le nombre des notaires.
La présidente du CSN : Je le reconnais. Votre numéro spécial permettra peut-être d’en cerner les raisons ?