Début mars. Sur la place d’un village. Père Jean croise le notaire, Me Jacques. Ce dernier n’a pas l’air en forme. Monsieur le Curé engage la conversation…
Père Jean : Bonjour, Maitre Jacques, vous êtes encore ici ? La trésorerie est partie et la poste n’ouvre plus que trois après-midi par semaine. Il ne reste plus que vous et moi. Vous la semaine et moi le week-end… enfin si on excepte les enterrements.
Maître Jacques : Pensez-vous que je puisse laisser mon étude comme ça ? Mais, m’en parlez pas, Monsieur le Curé, vous connaissez mon combat depuis plus d’1 an contre la loi Macron… Je vous avoue que nous ne savons plus à quelques saints nous vouer, les décret et arrêté sont parus, enfin il en manque encore. Nous sommes tellement sonnés que nous ne savons plus à quels saints nous vouer.
Père Jean : ah bon, ce n’est pourtant pas cela qui manque ! Voyons voyons ! Vous pourriez prier Saint Yves que vous connaissez bien sûr, patron des juristes ?!
Maître Jacques : oui, celui-là on les connait bien ! Plutôt pour les avocats mais admettons, notre situation est vraiment désespérée…
Père Jean : alors là, j’ai ce qu’il vous faut ! Sainte Rita, c’est la spécialiste des causes désespérées justement !
Maître Jacques : Monsieur le Curé, j’avais pensé à Sainte Jude pour les causes sans espoir ou Sainte Geneviève, patronne des désastres. Et franchement, ça va être une catastrophe, ce tarif ! Là, Père Jean, on a vraiment l’impression que nous n’avons pas été entendus…
Père Jean : pour les sourds, je ne vois que Saint François de Sales… Quant aux aveugles, Sainte Lucie, Maitre Jacques, c’est Sainte Lucie qu’il vous faut !!!!
Maître Jacques : La lecture de ce qui est paru le 28 février nous donnes des maux de têtes tel que Saint Denis, Saint Étienne et Saint Pancrace réunis ne peuvent pas y faire grand-chose…
Père Jean : Vous me dites qu’il y a encore des textes à paraître ? Je vous suggère donc Saint Christophe pour montrer le bon chemin à ceux qui les écrivent…
Maître Jacques : certains confrères ont perdu l’espoir, Père Jean.
Père Jean : je sais mon fils et je vois bien votre abattement. Que risquez-vous à prier Saint Antoine de Padoue ou Saint Vincent de Paul ? Ce sont les spécialistes pour retrouver les choses perdues.
Maître Jacques : et dire, que la grande armée du notariat s’était levée ! Bah, elle a oublié de prier, place de la République, Sainte Clotilde, Sainte Barbe et Saint Éloi…
notaire à Bray-sur-Somme (80)
Bravo Clo : très jolie histoire !
Tout à fait judicieux…Et maintenant la grande armée va faire « Saint Ture » ?