Théophile Gauthier, comme d’autres Gascons célèbres (1) et nombreux contemporains (2) s’adonnait à la rêverie et aux adjuvants verts et naturels, jus fermentés et purifiés, herbes sèches ou macérées. Le rêve naturel apaisant et libérant l’esprit des contingences, j’avais décidé d’appliquer cette recette. Ainsi préparé, j’allais exprimer un point de vue sur le notariat. Mais la fumée d’un brin végétal, mal consumé, m’a conduit à l’herboristerie…
Une Fumisterie « lobbystique » patente se trame actuellement. Les personnages de cette comédie délicieuse sont un sénateur du groupe socialiste et ses soutiens : le lobby pharmaceutique, la parapharmacie et le ministère de la Santé. Les herboristes ayant presque disparu ne sont que des conseillers au scénario.
Le thème de la comédie
Il s’agit de recréer en France l’activité d’herboriste (3) (éradiquée en 1941 !). Elle persiste dans le reste de l’Europe et on ne saurait interdire une profession pratiquée dans les autres pays de l’Union. Il est urgent de créer un diplôme et une réglementation, sinon, comme les plombiers polonais, les herboristes hongrois vont débarquer. Les herboristes marocains, eux, sont déjà là et attendent les restrictions budgétaires à venir pour que leur produit soit admis comme anti-douleur et ne se vende plus à la sauvette. De même, les jardineries se tiennent prêtes à fournir les cultures domestiques.
Les personnages discutent, la pièce est animée
Ce vent de liberté amène aussi des fumets de raison. Des herboristes partout, c’est dangereux. D’abord pour la santé publique, mais aussi pour l’harmonie de leur propre développement : ils ne s’implanteraient qu’aux meilleurs endroits et se fournir dans des petits lieux serait peut-être difficile. Alors, la proposition socialiste envisage un « numerus clausus » (ce n’est pas dit comme cela, mais ça y est !).
Des herboristes qui vendent n’importe quoi, c’est pas sérieux
Ils pourraient vendre des produits inconnus ou trop courants. Un domaine autorisé/réservé est en discussion. Faute de pouvoir breveter les végétaux, les lobbies veulent plafonner la distribution à 148 plantes sur les milliers connues. Cela permettrait ainsi un exercice convenable et préserverait les intérêts en place. La justification est fondée sur la santé publique, mais on sent plus le contrôle de la concurrence aux lobbies que la protection des professionnels ou des consommateurs. Bref, l’une des premières lois consacrées à un sujet de vie courante pourrait créer une nouvelle profession privilégiée ! La libéralisation à la Monti tourne au « Monty Python », voire au « Monti piteux ». Avec bonheur, la raison pourrait encore avoir quelques succès sur la théorie.
Peut-être que les pharmaciens et les notaires pourront trouver le joint pour montrer l’utilité de leur statut et prouver que la déréglementation a ses indications et contradictions.
1 – l’économiste Frédéric Bastiat (www.bastiat.org), de Mugron… 2 – Baudelaire, Nerval, Verlaine, Rimbaud, etc. 3 – Plus d’information sur le site du Sénat en suivant ce lien : http://www.senat.fr/leg/ppl10-750.html