C’est sur un bateau de croisière, en méditerranée, que le Syndicat national des notaires va tenir, du 19 au 23 septembre, son prochain congrès. Il mettra le cap sur « la gouvernance ».
Gouvernance, gouverner… Platon utilisait le terme «kubernêtikê» pour la conduite d’un navire comme d’une population. Cette même racine grecque a engendré de nombreux termes dans plusieurs langues : « gobernar » en espagnol, « govern » en anglais, « governar » en portugais et « governare » en italien. Le mot contient sa propre cybernétique : diriger dans l’eau, gouvernail à l’arrière avec quille (à défaut, on part à la dérive), diriger sur terre des roues mobiles, à l’avant ou à l’arrière, simultanément ou séparément, motrices et directrices. On peut aussi diriger par blocage de la traction de l’une ou de l’autre comme sur les tanks. En fait, ce vocabulaire de la physique de mouvement sied bien à la politique… Bref, gouverner, c’est diriger, conduire. C’est donc aller quelque part, mais comment, où, avec qui, de quel droit ? Concernant le notariat, qu’y a-t-il à gouverner ? Qui détient la gouvernance d’une fonction publique ? Qui représente les intérêts individuels des professionnels ? Qui détient la gouvernance d’un syndicat professionnel ? Autant de questions que le Syndicat aura, sans nul doute, à cœur de poser lors de son congrès.
Conduite, cap et destination
Il faut préciser les périmètres des compétences et des pouvoirs. Le choix du cap est différent de celui de la destination. Il y a donc du court, du moyen et du long terme. La destination est politique, la barre est administrative, le cap est hasardeux, mais il doit être de bonne espérance. Quelle compétence pour ces choix ? Le choix politique de la destination appartient à l’armateur (ou aux mutins). La barre se fait selon les règles : on adopte la bonne position dans les creux, on affale les voiles par gros temps, etc. Le choix du cap est très technique : il faut estimer les courants, les vents, le ravitaillement. Il est évident que la conduite et le choix du cap appartiennent aux officiers, à des spécialistes qui, grâce à leurs aptitudes, peuvent même s’opposer à l’armateur ou aux mutins. L’armateur doit reconnaître son inaptitude à choisir le cap ou tenir la barre. Mais il ne doit pas se laisser déborder par les officiers, ni contrarier l’équipage, sous peine de créer des mutins. L’activité est à marée basse et nous ne savons pas vraiment où nous pourrions échouer. Prenez la barre et embarquez-vous avec le SNN !
NDLR : plus d’infos sur le congrès du syndicat avec l’interview vidéo de Philippe Glaudet (Angoulême), président du Congrès, sur notre site notariat2000.com